WALL STREET : L’ARGENT NE DORT JAMAIS de Oliver Stone (2010)
Gordon Gekko est de retour ! Chouette, il va nous sortir des maximes bien cyniques sur le monde de la finance, nous abreuver de conseils pour être encore plus sournois que le système et surtout il va nous éblouir de sa plus belle vengeance après 20 années passées en prison. Enfin, il va, il va…. on espérait… mais que nenni ! Après quelques aphorismes du plus mauvais effet (« l’argent est une salope qui ne dort jamais »), Michael « Gekko » Douglas joue les conférenciers soporifiques à base de « shame on you » et dilapide en sous-main le pactole suisse de sa fi-fille chérie (Carey Mulligan). Pour la vengeance, on repassera. Face à lui, un jeune loup de Wall Street, Shia LaBeouf, fiancé à la fi-fille chérie qui déteste son papa et tout ce qui attrait au milieu financier. Le petit louveteau fait ami-ami en cachette avec le vilain papa, histoire d’avoir des conseils boursiers à l’œil. Ça pourrait être une comédie de boulevard avec quiproquos et claquements de porte, mais c’est plutôt un pensum cinématographique sur l’économie de marché du genre « la finance pour les nuls » avec graphiques et schémas en images de synthèse.
Michael Douglas est plutôt bon dans son rôle de gamer financier vieillissant et pathétique, Carey Mulligan est encore plus nulle et pleurnicharde que dans Une éducation et Shia LaBeouf interprète son rôle de trader au grand cœur à 200 à l’heure. Mais l’hyperactivité du jeunot cache mal l’ennui que peuvent susciter un bavardage incessant et une mise en scène lourdingue dont Oliver Stone a le secret. En effet, le réalisateur du tout aussi pénible l’Enfer du dimanche et de l’assommant W, nous sert comme d’habitude un festival de plans tape-à-l’œil : split screens ringards à la 24h Chrono, ballet de boucles d’oreilles à gros cailloux, plans tourbillonnants pour rappeler le gigantisme new-yorkais, flous artistiques, bulles de savon pour illustrer la bulle spéculative… et bien sûr un petit caméo de Mr Stone himself qui ne sert à rien. Ce gros beignet indigeste est saupoudré de larmes de crocodiles et de saynètes gnan-gnan qu’on aimerait oublier. Quand Charlie Sheen retrouve Gekko pour un face à face des plus mollassons, on se dit que ce cher Gordon était bien là où il était. Dans tout ça, il manque une vue du réel, un contraste avec la misère ambiante et un regard un peu plus acerbe sur ce bordel mondial. Le film est à l’image des petits oiseaux mimés par ce bon vieux Eli Wallach : des piaillements stériles sur un sujet abordé à la va-vite et noyé dans une mélasse de sentiments clichés.
Eli Wallach est quand même bon.
Le film se contente d’être un simple divertissement pas tout le temps divertissant. On aurait aimé avoir le Oliver Stone de JFK ou d Platoon pour traiter d’un tel sujet d’actualité bouillant. On a
malheureusement récupérer celui de W. , mais heureusement avec l’excellent Josh Brolin.
Une scène symbolise le ridicule du scénario: la « fi-fille » comme tu la nommes décide de se séparer de son grand amour de Shia, juste parce que celui-ci a osé parler à son papa dans son dos. Oh mon
diiieuuuu comme c’est graaaave ! Nous avons peut-etre là la rupture la plus ridicule de l’histoire du cinéma. D’autant plus que la « fi-fille » est enceinte à ce moment là!!
O moins les avis différes, tombé sur votre site un peu par hasard, il révéle bien au contraire les méandres de la finance, si pourris soit elle, elle regie notre monde. Le reel? vous l’avez
completement au debut du film sur la crise de 2008…peu de films parlent de la finance, pour ne pas dire aucun, pour la simple raison que le film aurait pu etre parfait, le sujet ne l’etait pas
pour beaucoup de monde, se résumant à trader=voleurs, et c’est bien dommage.
Bonne continuation
Morgan